Les “daltoniens” doivent leur nom au chimiste anglais John Dalton, qui a été le premier -en 1794- à décrire ce trouble dont il était lui-même affecté.L’égalité des sexes n’est pas de mise en matière de daltonisme : ce trouble touche 8% des hommes français et… 0,5% seulement des françaises !Pour les rats, tous les chats sont gris, et pas seulement la nuit : les rats sont naturellement daltoniens “monochromates” tandis que les chats, eux sont tous daltoniens “dichromates”.
Le daltonisme est un trouble de la perception des couleurs, le rouge et le vert le plus souvent, mais pas uniquement.
Eh oui, le daltonisme est une anomalie génétique, et en matière de gènes, les choses sont rarement simples. Pour comprendre, il faut savoir que notre oeil perçoit les couleurs grâce aux pigments présents dans nos cônes rétiniens : il y a 3 types de pigments, chacun spécialisé dans la vision d’une couleur, rouge, vert ou bleu. Le “mélange” des 3 nous permet de recomposer plus de 1500 couleurs.
Chez les daltoniens, le gène de ces pigments est défectueux ou absent. Ce rapide aperçu génétique permet de comprendre pourquoi le daltonisme touche surtout les hommes.
En effet, ce gène de la couleur se trouve sur le chromosome X. Les hommes (XY) n’ayant qu’un chromosome X, ils sont automatiquement daltoniens si celui-ci est défectueux. Avec leurs deux chromosomes XX, les femmes sont plus chanceuses : elles peuvent transmettre le daltonisme, mais sont rarement touchées.
Oui, les daltoniens auraient de bonnes raisons de se fâcher tout rouge ! Alors qu’ils sont plus de 2 400 000 en France, on les ignore : idées reçues sur leur vision, méconnaissance de leur trouble, inadaptation de notre société à leur particularité… Voici quelques infos pour comprendre les daltoniens, en clair et en couleurs.
Sans le savoir, la plupart des gens sont “trichromates” : ils disposent des 3 pigments nécessaires à une vision complète. Chez les daltoniens, on distingue plusieurs formes, de la plus simple à la plus sévère :
- le “trichromate anormal” a bien les 3 pigments, mais l’un d’entre eux est défectueux : il perçoit mal une couleur, le rouge, le vert ou le bleu,
- le “dichromate” ne possède que 2 pigments. Le 3e, manquant, l’empêche totalement de percevoir une couleur : le rouge ou le vert, le plus souvent, mais parfois aussi le bleu,
- le “monochromate” ne possède aucun pigment : il voit la vie en nuances de gris. Ce trouble est heureusement très rare.
“Et ça, pour toi, c’est quelle couleur ?” Cette question exaspère le daltonien : oui, il voit la vie en couleurs, même si ce ne sont pas les mêmes que les nôtres !
Au quotidien cela lui complique un peu les choses : difficile de distinguer le feu rouge du vert, surtout la nuit, quand on ne peut pas se fier à l’emplacement ! Les 2 chaussettes qu’on a mises sont-elles de la même couleur ? Et l’appareil électrique, est-il allumé (vert) ou éteint (rouge) ? Mais le problème se pose surtout au moment de l’orientation professionnelle : 150 professions sont interdites aux daltoniens, pour raison de sécurité : pilote, pompier, électricien, chirurgien… de quoi briser quelques rêves d’enfants daltoniens, d’autant que ce trouble ne se soigne pas… Mais à oeil vaillant rien d’impossible : bien que daltonien, Helmut Newton est devenu un célèbre photographe, Uderzo un dessinateur reconnu et Paul Newman une star planétaire… adulée justement pour sa pupille bleue acier !
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