Un nouveau prototype de rétine artificielle vient de rendre la vue à trois aveugles. Elaboré par des chercheurs allemands, ce dispositif est constitué d'un implant de 3 millimètres de largeur et d'un dixième de millimètre d'épaisseur. Insérée sous la rétine, cette puce électronique remplace les cellules photoréceptrices (cônes et bâtonnets) détruites par des pathologies oculaires telles que la rétinite pigmentaire. Ces travaux de l'Université allemande de Tubingue ont été publiés par le journal britannique de biologie Proceedings of the Royal Society B.
Un aveugle parvient à lire son nom
La rétine artificielle, alimentée par une batterie externe installée sous la peau derrière l'oreille, est composée de 1 500 microphotodiodes. Ces puces captent la lumière et la convertissent en signal électrique, qu'elles transmettent au nerf optique. La majorité des 11 aveugles implantés sont désormais capables de repérer des objets simples de couleur vive disposés sur un fond contrasté. Trois d'entre eux ont obtenu des résultats plus que prometteurs, en distinguant par exemple des motifs en fo
rme de quadrillage. Un seul a pu déchiffrer des lettres, lire son nom, et se déplacer seul sans aide dans une pièce. Selon le Professeur Eberhart Zrenner, qui dirige les recherches, aucun problème de tolérance n'a pour l'instant été relevé.
Restaurer une vision utile
Une cinquantaine de patients atteints de cette maladie seront bientôt implantés à titre expérimental. Les chercheurs espèrent, à terme, un développement industriel du dispositif. Sans rendre une vision parfaite, celui-ci devrait permettre à terme une "restauration suffisante des fonctions visuelles à un degré suffisant pour la vie quotidienne". Il restera cependant inefficace chez les aveugles de naissance et chez les patients dont le nerf optique a été détruit. Rappelons que ces travaux sont réalisés en partenariat avec l'Institut de la Vision, situé à Paris. Les équipes de son directeur, le Professeur Alain-José Sahel, travaillent également sur ce projet, qui a connu des développements spectaculaires en un an : en 2009, les patients implantés parvenaient seulement à reconnaître des lettres de grande taille et à trouver une porte.
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