Les symptômes : " T’as d’beaux yeux rouges, tu sais ! "
- picotements
- brûlures
- fortes fatigues oculaires
- sensation de corps étranger
- sensation de sécheresse
- sensibilité à la lumière
- incapacité à produire des larmes
- rougeurs
- sécrétions excessives de mucus
- difficultés excessives à cligner des yeux
- irritations
- sensation de lourdeur des paupières
- diminution de la vision
Qui est touché ?
En France, la prévalence du syndrome de l'oeil sec est de 9 millions de Français et ce chiffre est en constante progression. Les causes sont nombreuses :
- le port de lentilles de contact. Le port de lentille de contact porte atteinte au film lacrymal et mène à une augmentation supplémentaire de l'évaporation du liquide lacrymal. Près de trois millions de personnes portent des lentilles de contact en France, ce qui représente plus de 6 % de la population. Près de 50% des porteurs de lentilles souffrent régulièrement de sécheresse oculaire.
- le travail sur écran d'ordinateur. L'épaisseur de la couche lipidique (couche externe du film lacrymal) est réduite d'environ 25% à cause de la diminution de la fréquence du battement des paupières, qui réduit d'environ 45% le temps de déchirure du film lacrymal.
- la chirurgie LASIK. L'utilisation du LASIK entraîne la coupure de petits nerfs qui se trouvent à la surface de la cornée. Ces nerfs, qui permettent à l'œil de ressentir une sécheresse oculaire, provoquent un réflexe pour stimuler les glandes lacrymales et pour faire cligner des yeux. Ils sont reliés à deux nerfs plus importants situés de chaque côté de la cornée (sur un cadran, à trois heures et neuf heures). De nombreux rapports faisant état de sécheresse oculaire grave après un traitement au LASIK proviennent de cliniques qui utilisent un kératome qui coupe la cornée de bas en haut, sectionnant ainsi les nerfs qui sont reliés aux deux nerfs importants. Les cas de sécheresse oculaire diminuent lorsqu'on utilise des kératomes qui coupent la cornée d'un côté à l'autre, et non de bas en haut, préservant ainsi une plus grande partie du nerf sensoriel. En fait, des études ont rapporté que cette technique permet à la cornée de reprendre plus rapidement son état normal.
- le syndrome de GOUGEROT SJÖGREN. Le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) est une maladie autoimmune (c’est-à-dire que le système immunitaire se trompe et reconnaît nos propres cellules comme non-soi) et engage un processus de destruction en fabriquant des anticorps (ex : la sclérose en plaques (SEP); le lupus érythémateux disséminé, les anémies hémolytiques, la polyarthrite rhumatoïde, le SGS etc). Dans le SGS, les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes (ratio 9/1). Il apparaît généralement entre 35 et 50 ans. Les principales manifestations : le syndrome sec, c’est-à-dire l’insuffisance ou l’absence de sécrétions, se traduit au niveau des yeux par des picotements et une xérophtalmie (c’est le syndrome sec oculaire), de la bouche, de la peau, de la trachée et des bronches, etc.
- le diabète. Selon une étude épidémiologique canadienne portant sur le syndrome de l'oeil sec, 37 % des patients diabétiques sont touchés par ce syndrome. Comme le diabète affecte parfois les nerfs à la surface de l'oeil, entraînant une perte de sensibilité, les clignements sont réduits et la sécheresse oculaire se développe. Il est possible que les patients diabétiques aient cette maladie sans le savoir. Une personne diabétique sur trois souffre du syndrome de sécheresse oculaire.
- les rhumatismes
- un air pauvre en humidité. L'air pauvre en humidité (par exemple dans les pièces climatisées) entraîne une réduction de l'épaisseur de la couche lipidique (couche externe du film lacrymal). L'ASHRAE (American Society of Heating, Refrigeration, and Air Conditioning Engineers recommande dans les pièces de travail un taux d'humidité relative entre 40 et 60%.
- le maquillage (conservateurs et détergents)
- la pollution
- les allergènes
- les UV de la lumière naturelle
- la télévision, les jeux vidéo
- la conduite longue durée
- la lecture prolongée
Pourquoi ?
Le film lacrymal préoculaire (FLPO) est essentiel au bon fonctionnement de l'œil :
- il donne à la cornée une surface lisse qui est optimale pour la vision,
- il hydrate, oxygène et alimente la cornée,
- il assure la lubrification des yeux et des paupières,
- il protège l'œil des infections en les débarrassant des débris, antigènes et microorganismes.
Le FLPO a une épaisseur d’environ 40 micromètres et est constitué de 3 couches interdépendantes:
(1) la couche mucineuse : elle a un rôle de surfractant, c'est-à-dire qu'elle permet à la couche aqueuse de se répartr uniformément sur la surface de l'oeil.
(2) la couche aqueuse : elle assure l'hydratation de la surfece de l'oeil.
(3) la couche lipidique : elle prévient l'évaporation de la couche aqueuse et assure la stabilité des couches précédentes.
(4) film lacrymal interrompu
Dans presque 80% des cas (étude clinique de Heiligenhaus et al.), la sécheresse oculaire est due à une déficience de la couche lipidique du film lacrymal. Seulement 8% des patients montrent une perturbation de la couche aqueuse.
Il est donc important d'agir sur la couche lipidique du film lacrymal plutôt que sur la couche aqueuse.
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